La théorie de Balassa-Samuelson

Cette théorie fait l'hypothèse (qui est vérifiée empiriquement) que, dans le secteur des biens échangeables (marchandises), la main d'oeuvre dans les pays pauvres a une productivité plus faible que dans les pays riches. En revanche, dans le secteur des biens non échangeables (services), les différences de productivité sont négligeables.

Si la loi d'un seul prix s'applique plus ou moins à l'ensemble des biens échangeables à travers le monde, en d'autres termes si les prix de ces biens s'alignent une fois qu'ils sont exprimés dans la même monnaie aux taux de change du marché, les salaires sont fixés au niveau local de la productivité du travail. Or, si la productivité du travail dans les pays pauvres est plus faible, les salaires du secteur des biens échangeables seront moins élevés que dans les pays riches. Mais comme il n'existe qu'un marché du travail dans chaque pays, les secteurs des biens échangeables et non échangeables sont en concurrence, et par conséquent, les salaires des deux secteurs sont équivalents. Ceci a pour conséquence de maintenir un bas niveau de coûts de production dans le secteur des biens non échangeables dans les pays pauvres relativement à ceux des pays riches alors même que les productivités du travail dans ce secteur sont similaires. Cette différence relative des coûts de production entre pays pauvres et pays riches se traduit par des prix des biens non échangeables, exprimés dans la même monnaie aux taux de change du marché, plus élevés dans les pays riches que dans les pays pauvres.

 

Bibliographie :

Balassa, B. (1964) "The Purchasing power Parity Doctrine: A Reappraisal", Journal of Political Economy, (72), December, pp. 584-596.

Samuelson, P. (1964) "Theoretical Notes on Trade Problems", Review of Economics and Statistics, (46), May, pp. 145-154.